Aurélien Ducroz, champion du monde freeride en titre, aborde une nouvelle saison avec de grandes ambitions. Découverte d'un freerider passé par le saut à ski. Un champion hors normes, qui découvrira l'océan en bateau une fois l'hiver terminé.
Interview réalisé jeudi dernier à Chamonix à l'occasion de la présentation du Freeride World Tour 2010.
Aurélien, tu as été sacré champion du monde de freeride l'hiver dernier. Comment abordes-tu cette nouvelle saison ?
Bien, je l'aborde assez sereinement, je préfères l'aborder en étant champion du monde que sans le titre. J'ai un peu de pression, parce que tout le monde m'attend et qu'il va falloir confirmer tout ça. Je sais que j'ai le niveau pour gagner. Si je repars pour une saison, c'est parce que j'ai toujours envie de gagner, que j'ai envie de remettre mon titre en jeu. Mais ça ne va pas être simple parce qu'un imprévu est vite arrivé. On peut toucher un caillou et tomber...
Tu vas aussi faire des films ?
Oui, on va avoir plus de temps pour filmer. On est en train de mettre ça en place avec Xavier De Le Rue, pour faire un film ski et snowboard.
Regrettes-tu que le freeride ne soit pas olympique ?
J'ai été en équipe de France de saut à ski avant, j'ai été en milieu fédéral et je suis très content d'en être partie. Je ne pense pas que ce soit dans l'intérêt du freeride d'aller dans cette direction. Aujourd'hui, le Freeride World Tour fonctionne bien, c'est un sport qui grandit et j'espère qu'il n'y aura jamais de fédération.
Comment vois-tu le développement du freeride ?
C'est la troisième année du championnat du monde, ça a déjà pris de l'ampleur, on le voit aujourd'hui (pour présentation du Freeride World Tour 2010, ndlr) avec pas mal de gens qui sont venus. Il faut continuer dans cette dynamique, peut-être en ayant un peu plus d'évènements, mais organiser un évènement freeride, c'est compliqué. On travaille, nous les athlètes, avec l'organisation pour donner une direction au freeride mais c'est sûr qu'on ne sera jamais le foot, on reste un petit sport. Et puis ce n'est pas le but. Un ou deux évènements en plus devraient être organisé l'année prochaine. On sait ou on veut aller.
Le reste de l'année tu fais quoi ?
Je m'occupe de ma famille, parce que je suis père quand même et puis je me suis lancé dans la course au large. Je viens de réunir tous les budgets il y a trois semaines et j'attaque au printemps. Je vivrais sur la Rochelle l'été et l'hiver à Chamonix. Le bateau, c'est une belle aventure. Ca fait longtemps que ça me trottait dans la tête.
La nature, c'est ton truc ?
Ouais, j'aime bien être dans la nature c'est clair. Je ne suis pas quelqu'un de solitaire parce que j'aime bien être avec mes amis, mais j'aime aussi me retrouver seul. J'aime bien me retrouver face à moi-même dans les situations un peu difficiles. J'ai envie d'encore mieux me connaître.
Manu Chedal montera sur le podium en février prochain à Vancouver ?
J'espère pour lui, mais ça va être dur. Ca serait bien pour le saut français, j'aimerai bien qu'il décolle, c'est le cas de le dire.
Que t'inspires la candidature d'Annecy pour 2018 ?
Même si je ne souhaite pas que le freeride devienne olympique, je suis quand même pour le sport en général. Les Jeux Olympiques, c'est quelque chose de grand, je me suis battu pour y aller quand je faisais du saut à ski, et je soutiens à fond Annecy pour 2018, j'ai l'autocollant sur ma voiture. Les Jeux, c'est quelque chose de magique. Annecy est une ville qui le mérite.
Recueilli par Nils Louna
D'autres interviews seront mis en ligne dans les prochains jours...